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Analyses scientifiques sur tableaux

vendredi 9 février 2024

Révéler l’invisible d’un tableau à l’aide de l’imagerie scientifique. L’analyse scientifique des tableaux est indispensable pour dater le support, observer une signature cachée, un repentir ou un dessin préparatoire, et identifier les pigments. Découvrez les différentes méthodes d’imageries utilisées par les laboratoires CIRAM afin de révéler l’invisible de vos tableaux.

Que ce soit pour la restauration, la conservation ou l’authentification, l’analyse scientifique des tableaux constitue une étape importante et incontournable.

Il faut avant tout considérer les différents matériaux d’un tableau pour délivrer une interprétation fiable.  Nos scientifiques datent le support (toile, bois, papier, carton…), analyse les pigments, les charges minérales, les liants et les vernis. Pour cela, les laboratoires CIRAM procèdent à une étude complète des tableaux grâce à la datation carbone 14, les analyses chimiques et les techniques d’imageries scientifiques.

Les différentes imageries scientifiques

Les imageries scientifiques apportent de précieuses informations sur un tableau. Elles permettent l’investigation de toutes les strates d’une peinture, depuis le vernis, jusqu’au support, en passant par le dessin préparatoire, les couches picturales, les repentirs, les repeints et les restaurations éventuelles. Lumière naturelle, ultraviolet, infrarouge et radiographie de rayons X, découvrez l’ensemble des techniques d’imageries pour l’analyse des tableaux.

Imageries en lumière visible

Nous distinguons trois différentes sortes d’examens en lumière visible :

  • La photographie en lumière visible : produites dans des conditions spécifiques, ces images correspondent à la photographie classique ;
  • La photographie en lumière rasante : ce type de photographie révèle l’état de conservation de la surface de l’œuvre. Nos scientifiques éclairent l’œuvre par un faisceau lumineux focalisé formant un angle de 15° avec sa surface. Cette technique permet de repérer les altérations de la couche picturale (soulèvements, cloques, craquelures, etc.), les déformations du support (mauvaise tension de la toile, fente ou encore assemblage des planches) et les altérations comme les déchirures, les rayures ou les enfoncements. La lumière rasante donne aussi des indices sur les techniques picturales et sur le style du peintre.
  • La photographie en lumière transmise : elle s’observe au revers des tableaux en toile ou en papier. Avec cette méthode, nos scientifiques appréhendent les éventuels trous et les déchirures, elle révèle aussi les altérations des couches picturales.

Le rayonnement ultraviolet (UV)

Le rayonnement ultraviolet (UV) se place à l’extérieur du spectre visible, et se découpe en UV proches (380nm à 200nm) et en UV extrêmes (200nm à 10nm).

L’imagerie UV permet d’explorer la couche superficielle du tableau. Elle utilise les propriétés de fluorescence du vernis plus ou moins intense en fonction de sa composition et de son altération. On repèrera facilement les repeints sur vernis ou restaurations.

Important : en l’absence de vernis, certains pigments naturels peuvent émettre une fluorescence colorée, cette donnée est à prendre en considération pour ne pas fausser l’interprétation.

Les radiations infrarouges (IR)

Les radiations infrarouges sont situées entre 780nm et 5mm, au-delà su spectre visible, mais de l’autre côté des ultraviolets. Les laboratoires CIRAM utilisent une émission de lumière dite « chaude » que l’on situe dans le proche infrarouge. Cela permet d’enregistrer l’absorption des radiations infrarouges par les matériaux constitutifs des couches picturales.

Grâce à la réflectographie infrarouge, nos scientifiques peuvent faire ressortir les dessins préparatoires, les repentirs et les repeints. Cette méthode d’imagerie fournit des clichés en niveaux de gris qui correspondent aux interactions plus ou moins importantes avec le rayonnement initial.

La radiographie de rayons X

La radiographie de rayons X permet de capter une image de la structure interne d’un tableau. Le faisceau de rayons X est envoyé sur le tableau et on observe les rayons X transmis en fonction de l’absorption sélective du matériau. Cette absorption est liée à deux paramètres :

  • L’épaisseur traversée
  • La densité des matériaux constitutifs de l’objet.

Avec cet examen, il est possible de repérer les dégâts causés par les temps, ainsi que les actions anthropiques de toutes sortes depuis la création de l’œuvre jusqu’à aujourd’hui. Il est également possible d’identifier les repeints et les repentirs grâce aux contrastes de densité des matériaux.

Le matériel utilisé par les scientifiques CIRAM

L’imagerie en lumière visible a été réalisée au moyen d’un appareil photographique numérique 10 mégapixels SAMSUNG® EX2F équipé d’une optique 24-80 mm f/1,4-2,7.

L’imagerie en réflectographie infrarouge est menée entre 900 nm et 1700 nm à l’aide d’un système d’acquisition numérique OSIRIS HD Infra Rouge Opus Instruments Ltd® à 16 mégapixels. Le matériel utilisé pour la radiographie de rayons X est un appareillage portable comprenant un générateur de rayons X haute fréquence mano médical HF 1060, un capteur plan FUJI D EVO II d’acquisition numérique à déclenchement automatique et à transmission Bluetooth (FDR D-EVO, 35 x 43 cm) et un ordinateur de commande du générateur et de traitement des images (logiciel OSIRIX). Les tensions d’accélérations utilisées sont de 40 kV, 50 kV et 75 kV. Le paramétrage a été contrôlé grâce au logiciel Fujifilm®.

CIRAM, spécialiste de l’analyse des œuvres d’art 

Grâce à un matériel à la pointe de la technologie et des scientifiques experts, les laboratoires CIRAM datent et analysent vos œuvres tableaux, sculptures, objets ethnographiques et archéologiques. Toujours à votre écoute, nos scientifiques vous expliquent les méthodes, les limites et s’assure que la méthodologie soit toujours en adéquation avec vos problématiques.