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Authentification des objets en or

mercredi 20 mars 2024

Les objets en or nourrissent de nombreuses légendes et fantaisies, de par leur valeur, mais surtout de par le symbolisme de cet alliage. 

Les analyses scientifiques généralement utilisées pour l’étude des ors répondent particulièrement à des problématiques de provenance des matériaux et des recherches sur les techniques de fabrication. Mais le marché de l’art a besoin d’aller au-delà de ces résultats. Nous devons utiliser ces outils analytiques pour se prononcer sur l’ancienneté ou la modernité des alliages d’or.

L’approche analytique de CIRAM pour l’authentification des objets en or.

CIRAM a développé une méthodologie dédiée à l’authentification des objets en or utilisant la microscopie optique et la microscopie électronique. Ce protocole analytique est basé sur une approche multicritère qui associe un examen de surface pour observer les traces d’outils et les figures de corrosion, pour définir la nature des dépôts superficiels et déceler d’éventuels traitements chimiques anciens ou modernes. Parallèlement, on analysera la composition chimique de l’or par ICP-AES (Inductively coupled plasma atomic emission spectroscopy) en quantifiant les concentrations en éléments majeurs et mineurs (jusqu’à 0,1%) et en éléments traces ou impuretés (concentration inférieure à 0,1% ou 1000 ppm – partie par million). Il est important de rappeler que 1 ppm = 1 mg/kg.

L’examen des traces d’outils et les techniques de polissage

L’examen des traces d’outils constitue un des marqueurs techniques de la fabrication de l’objet et des techniques de polissage employées. Des stries hétérogènes et multidirectionnelles proviendront de l’utilisation d’outils manuels, quand des outils mécaniques et modernes entraineront des faisceaux de stries fines et parallèles.

L’importance de l’analyse des dépôts superficiels

L’analyse des dépôts superficiels d’origine sédimentaire ou correspondant à des produits de corrosion sera une étape importante dans l’établissement du diagnostic d’ancienneté. En effet, la présence de microparticules de chlorure d’argent indiquera une attaque chimique délibérée, afin de simuler l’altération naturelle du matériau. Ou encore, un dépôt superficiel amorphe composé de fer et de chlore correspondra à des résidus d’une solution acide, comme le chlorure ferrique.

Les altérations naturelles des alliages d’or

Si l’observation de la surface de l’or en microscopie électronique révèle des micro-piqûres, des microporosités et des altérations aux joints de grains, cela correspondra alors à des processus naturels de corrosion.

Les marqueurs d’ancienneté et de modernité des ors

La bibliographie indique que les ors anciens » contiennent un cortège d’éléments traces de concentrations significatives, tels que les MGP, les éléments du groupe platine (platine, ruthénium, rhodium, palladium et iridium), mais également du plomb, de l’étain, du bismuth, de l’antimoine, du samarium, de l’arsenic… Ces impuretés proviennent des techniques anciennes d’extraction et d’affinage de l’or qui ne permettaient pas de s’en affranchir totalement. C’est pourquoi, la présence d’éléments traces sera un marqueur d’ancienneté pour les alliages d’or. A contrario, les techniques modernes d’extraction et d’affinage, comme le procédé électrolytique, assurent des ors très purs. La pureté des ors, au sens de l’absence d’impureté et non sa finesse (nombre de carats), sera un indice de modernité, comme la présence de cadmium. A l’instar de l’aluminium et du phosphore pour les bronzes, le cadmium est considéré comme un indice formel de modernité. Car son utilisation en métallurgie n’a débuté qu’au 19e siècle.