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Laboratoire multidisciplinaire pour la restauration et la conservation du patrimoine

vendredi 9 février 2024

L’analyse chimique des peintures murales est une assistance technique à la restauration. Les études stratigraphiques, la caractérisation des liants et des pigments, la quantification des sels solubles sont autant d’informations chronologiques, mais également techniques qui aideront à la restauration et la conservation des œuvres murales.

 CIRAM, le laboratoire où des chimistes, des physiciens et des archéologues travaillent ensemble. Notre approche multidisciplinaire permet de répondre au mieux à des problématiques archéologiques, mais également à des préoccupations de restauration et conservation du patrimoine.

 

L’archéométrie : une discipline en constante évolution

 

L’archéométrie est une discipline relativement récente dans le monde de la science. Cette discipline, née en Angleterre dans les années 1950, s’est développée en France à partir des années 1970 et est encore aujourd’hui en constante évolution. Elle se retrouve, par ses problématiques de recherche, associée à l’archéologie, à l’histoire et à l’histoire de l’art. Son ambition est de documenter la vie des populations passées par l’étude des traces matérielles qu’elles ont laissées sur l’environnement ou par leur production matérielle. L’adaptation des techniques d’analyse a permis d’observer à l’échelle microscopique l’organisation de la matière, sa composition, déterminer la date d’utilisation d’un matériau, lire la signature géochimique d’une matière première.

 

Les peintures murales sont des matériaux composites dans le sens où elles contiennent différents types de composants. On retrouve le support minéral qui aura vraisemblablement été enduit, puis les différentes couches de préparation et picturales qui sont composées de matières minérales et organiques. C’est pourquoi nous adapterons nos techniques d’analyse à la typologie des matériaux.

 

 

L’analyse des peintures murales : techniques et méthodes

 

 

L’observation de la stratigraphie des couches picturales par microscopie optique et microscopie électronique permettra de définir la succession des couleurs utilisées, ainsi que leur chronologie. De plus, l’analyse chimique des pigments fournira une datation relative des différentes applications. Par exemple, l’identification d’un bleu outremer (aluminosilicate de sodium polysulfuré) indiquera que cette couche n’a pu être appliquée qu’à partir de 1830. Il s’agit d’un terminus post quem. Cette étude stratigraphique permettra d’identifier la couleur originelle d’une peinture murale et de caractériser les différentes phases de restauration subies.

 

L’analyse des liants organiques par spectrométrie infrarouge ou chromatographie permettra de définir leur nature, par exemple lipidique ou protéinique, et plus précisément huile ou colle animale par exemple. L’identification des liants est également une étape importante dans le processus de restauration et conservation des peintures murales.

 

L’étude des dépôts présents en surface des peintures murales sera également une assistance incontournable à la restauration. Ces dépôts peuvent être de natures variées, soit minérale, soit biologique. Les dépôts de sels solubles peuvent entrainer de graves dégradations des œuvres peintes. Leur identification sera réalisée par chromatographie ionique et leur nature sera reliée à leur origine. Par exemple, la présence de nitrates proviendra d’eaux contaminées sous-jacentes aux fondations et à une activité bactérienne. Ce sont des effets capillaires qui permettent à des nutriments produits par des bactéries de l’azote de remonter à des hauteurs non-négligeables. Les sels de nitrates, très solubles, migrent facilement. Les dépôts biologiques correspondent principalement à des moisissures ou champignons, des bactéries, des algues ou des levures. Leur identification est un préalable pour définir précisément les traitements à utiliser pour garantir la conservation des peintures murales.

 

CIRAM, spécialiste de la datation carbone 14 et de l’analyses de archéomatériaux, propose également l’analyse complète des peintures murales. Ces études demeurent incontournables dans le processus des restauration et conservation des biens culturels.

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